La sémiosphère est le modèle central de l'œuvre théorique de I. Lotman, qui intègre aussi bien la distinction (antérieure) entre les
langages modelants primaires et secondaires que la perspective (ultérieure) de l'“explosion” de la culture. Elle se présente d'abord comme une dynamique topologique qui s'efforce de saisir la transformation des formes sémiotiques au cours de l'échange interculturel. Mais les exemples traités par Lotman montrent qu'elle a vocation à rendre compte aussi bien de l'histoire des idées que des textes eux-mêmes, car le principe du dialogue entre
nous et
eux émane directement de la conception polyphonique de l'énonciation, propre à la tradition sémiotique russe. La sémiosphère complète à cet égard la théorie du discours.