Entre l'innocence de l'enfance et la violence de la guerre, la rencontre est dérangeante et place d'ordinaire l'enfant sous la figure de la victime. Enfants déplacés, victimes parmi les victimes civiles, enfants orphelins, mutilés ou handicapés, ou violés, sacrifiés en boucliers contre l'avancée ennemie, autant de violations aux droits d'autant plus condamnées qu'elles atteignent des enfants. Mais l'enfant peut aussi être enrôlé, il peut devenir soldat. Une autre figure alors apparaît, plus complexe, tiraillée entre bourreau et victime. Or, un enfant soldat est-il un soldat ? Comment l'enfant de troupe et les écoles qui accueillaient les orphelins de la guerre entendaient aussi les préparer et les aguerrir ? C'est à cette complexité que s'attachera ce numéro, qui tentera également de comprendre que l'on puisse être un enfant de la guerre sans jamais l'avoir vécue ni connue.