Cet essai collectif revient sur la formation et la transformation des sociétés nées, souvent dans la violence, de l'expérience coloniale qui mit aux prises Amérindiens, Africains et Européens aux Amériques de la fin du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle. Il entend établir la spécificité de l’impérialisme et du colonialisme d’Ancien Régime. Alors que les historiographies nationales demeurent cloisonnées, une approche comparatiste permet de poser un regard neuf sur les processus qui formèrent des sociétés d’un nouveau type dans les Amériques de la période moderne. Trois perspectives sont convoquées: hémisphérique, atlantique et impériale. L’ouvrage englobe ainsi l’ensemble du continent américain colonisé par les Européens, tout en connectant les sociétés américaines aux sociétés européennes et africaines d’où vinrent les migrants de gré ou de force. Ces sociétés nouvelles sont examinées à partir d’un ensemble de sujets (migrations et mobilités, travail, marchés, territoire et propriété, famille, religions, droit et justice, ordre social) qui constituent autant de facettes des mêmes dynamiques sociales. La comparaison permet de dépasser l’opposition entre Amérique du Nord et Amérique latine, tout en révélant la centralité de la Grande Caraïbe, insulaire et continentale.