Ancrée dans le devenir collectif et produit d'une société donnée, l'œuvre d'art en reflète les problématiques et les questionnements. Ce volume se propose d'analyser les modalités de la représentation, de l’affirmation ou au contraire de la critique de la notion d’identité collective par les artistes issus du monde germanique. Conçue ici comme élaboration d’une réalité propre à l’oeuvre d’art, la représentation est donc loin de n’être qu’une « imitation » du réel qui tendrait précisément à abolir la frontière entre l’oeuvre et le donné réel. Dans les trois genres considérés – la littérature, le théâtre et le cinéma – la construction / conception d’une fictionnalité peut servir de vecteur à la production d’un discours spécifique porté sur la question de l’identité collective. Ce discours peut être d’ordre affirmatif et poser la réalité d’une identité collective dans un cadre donné; il peut, au contraire, être critique, la représentation venant mettre en doute sur la possibilité d’une identité collective. Enfin, la représentation peut être une non-représentation, un refus de celle-ci: une telle démarche esthétique est alors le corrélat d’un doute fondamental sur la validité d’un quelconque discours sur l’identité collective.