D’après les républicanistes contemporains, il existerait une façon non libérale de concevoir et de promouvoir la liberté politique : là où les libéraux mettraient l’accent sur la liberté et l’autonomie individuelle vis-à-vis de l’État, le républicanisme verrait dans la domination sociale ou familiale la forme la plus profonde de la servitude. Là où le libéralisme verrait dans l’État un frein ou un obstacle à la liberté individuelle, le républicanisme mettrait au contraire l’accent sur le rôle libérateur de la Loi, gage autant de protection que de reconnaissance publiques de l’égalité et de la dignité des personnes. Si ces distinctions correspondent manifestement à des sensibilités partisanes publiquement exprimées dans nos sociétés, suffisent-elles cependant à distinguer deux philosophies de la liberté politique ? C’est cette question qui sert de fil conducteur aux contributions réunies dans ce recueil.