Dans une Italie communale qui bénéficie, au cours des 12e et 13Ie siècles, d’un essor sans précédent de la production et des échanges, une classe sociale domine, la classe des guerriers, la militia. Composée pour l’essentiel de propriétaires fonciers, elle n’en présente pas moins une grande diversité de conditions sociales qu’accentue encore la participation plus ou moins active de ses membres aux secteurs les plus dynamiques de l’économie marchande. Seuls en fait les profits tirés de la guerre et la défense des privilèges matériels qui lui sont reconnus en échange de ses prestations militaires expliquent l’étonnante cohésion de cette classe et sa capacité à perpétuer un système de domination qui s’identifie, jusqu’au début du 13e siècle, avec le régime des consuls. A travers une analyse rigoureuse, cette étude fait connaître les pratiques et les pouvoirs de ces guerriers des communes, et permet d’avoir un autre regard sur les chevaliers d’Occident.