La littérature est devenue le lieu d’une véritable critique de la raison esthétique, où la conception dite moderne de la subjectivité, cartésienne et lockienne, est constamment battue en brèche. C’est l’histoire intime de ces métamorphoses du sujet dans ses manières de voir et de sentir que l'ouvrage cherche à décrire et à raconter. Il dégage d'abord les conditions de mise en discours du sujet percevant et énonçant, puis analyse les différentes configurations “esthésiques” auxquelles cette subjectivité perceptive et énonciative a donné lieu. Si la première partie du livre traite du cadre général dans lequel la vie perceptive et énonciative du sujet peut être étudiée, la deuxième partie explore de manière concrète, à partir de textes littéraires qui vont de Nerval à Eco, en passant par Flaubert, Artaud et Saint-Denys Garneau, les modes d’inscription de la subjectivité dans des configurations sensibles particulières, où se manifestent de nouvelles façons de voir et de dire, révélatrices des mutations éthiques et esthétiques que connaissent nos sociétés et notre histoire.