Le numéro, reprenant les communications de la rencontre de Sarrebruck, permet de faire apparaître l'attention accrue portée à la narration, à l'interrogation sur l'époque, aux représentations du monde dans l'œuvre de Musil. Deux aspects, directement issus de publications et de travaux récents, méritent d'être particulièrement mis en évidence. La perspective comparatiste d'abord, fondée sur des rapprochements avec Valéry, Proust et Pessoa. La démarche philosophique ensuite, grâce à laquelle les notions de probable et de possible s'ancrent dans une réflexion désormais bien située quant à ses champs scientifiques et à ses enjeux épistémologiques : l'histoire narrée s'y fait également réflexion sur l'histoire. Au sommaire : P. Henninger, "Début de carrière. À propos de la rencontre Musil-Kerr" ; J. Dugast, "Robert Musil et Paul Valéry. Deux vivisecteurs de l'esprit" ; A. Longuet-Marx, "Musil, Pessoa. De l'indifférence à l'intranquillité" ; T. Buck, "Krieg als “das Bestialische”. Zu einer Prosaskizze Musils" ; L. Dahan-Gaida, "D'une ontologie de l'être à une ontologie du devenir" ; J. Bouveresse, "Robert Musil et le problème du déterminisme historique" ; J.-P. Cometti, "Proust, Musil et les mondes de l'art" ; F. Godeau, "La réflexion abstraite dans À la recherche du temps perdu et Der Mann ohne Eigenschaften" ; R. Zeller, "Ordnung und Unordnung im Mann ohne Eigenschaften" ; J. Thöming, "Verfremdete tschechische Welt im Mann ohne Eigenschaften" ; A. Daigger, "Ulrich, Agathe — Wandlung der Liebe" ; J. Magnou, "Le moi et l'autre. La femme dans les nouvelles de Musil" ; B. Böschenstein, "Der späteste Musil. Zu seinen Reflexionen und Reaktionen in den Tagebüchern" ; M.-L. Roth, "Eine unbekannte Briefkorrespondenz. Martha Musil und Armin Kesser, Martha Musil et Philippe Jaccottet".