Le maréchal Oudart du Biez est un des personnages les plus méconnus du XVIe siècle ; il occupait de hautes responsabilités dans l'administration provinciale et les armées de François Ier mais, accusé d'avoir abandonné la ville de Boulogne aux Anglais en 1544, il fut condamné à mort puis gracié, mourant très âgé, en 1553. Sorti de la petite noblesse de l’Hesdinois et du Boulonnais, il était parvenu par ses liens de clientèle et par la protection du roi, à la cour et au gouvernement de la Picardie. A travers cette collection exceptionnelle de presque 300 lettres et des documents de son procès, l’auteur reconstruit sa carrière et jette une lumière nouvelle sur la vie de ce Boulonnais si souvent négligé dans l’histoire du royaume. On le voit ravagé par la guerre, gouverné par une noblesse militaire fortement liée à la noblesse des pays bourguignons et aux chefs militaires anglais à Calais. C’est à la fois un pays de frontière parmi les plus ouverts aux influences de l’étranger et une petite région aux manières de vie très particulières. On voit à travers ces pièces d’archives les liens de clientèle entre un chef militaire expérimenté mais souvent dur, et un grand nombre d’hommes de guerre, parents, clients, magistrats et avocats, espions et marins – en somme toute une vie de province pendant une génération.