1895 revue d'histoire du cinéma se trouve dans sa livraison d’été 2015 (n°76) dominée par les spectres et les revenants: dans le point de vue, les commissaires de l’exposition « Filmer la guerre: les Soviétiques face à la Shoah (1941-1946) » du Mémorial de la Shoah, reviennent sur leur travail sous un angle méthodologique. Dans un domaine déjà très balisé et médiatisé que faire de ces images qui nous parviennent avec un décalage de plusieurs décennies? Les trois études ensuite s’intéressent aux rapports de la photographie et du cinéma avec les mondes et les personnes disparues. Bernd Stiegler montre combien Conan Doyle fut un fervent promoteur de l’image spirite et des photographies de fées. Philippe Baudoin et Mireille Berton s’attache aux projets d’Edison en matière de communication avec les morts tandis que Frédéric Tabet et Pierre Taillefer étudiant l’influence de l’occulte sur les formes magiques, présente l’anti-spiritisme d’Henri Robin et de Georges Méliès. Dans tous les cas l’importance des appareils et le crédit d’authentification qu’on leur prête joue un rôle décisif.
Dans sa partie Archives ce numéro revient sur les rapports de Malraux et du cinéma à partir d’une conjoncture qui voit coup sur coup deux romans de l’écrivain être travaillés par Jean-Marie Straub dans deux films. Actualité qui permet des revenir également sur la manière dont l’unique film que signa Malraux, Sierra de Teruel fut accompagné et reçu avant la guerre puis, quand il ressortit six ans plus tard, sous le titre Espoir. Mais aussi sur le texte de Malraux sur le cinéma et sur ses projets iconographiques modelés sur le découpage et le montage cinématographiques.
Dans sa troisième partie 1895 revue d’histoire du cinéma publie des comptes rendus approfondis d’ouvrages ou de numéros de revues et des notes de lecture.