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Cahiers de linguistique hispanique médiévale, n° 1/1976Édité par Jean Roudil |
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La création du SIREM (Séminaire interdisciplinaire de recherches sur l'Espagne médiévale) obéit à deux préoccupations. La première, épistémologique, a été d'amener à travailler ensemble et sur le même objet des médiévistes spécialistes de disciplines diverses dont le défaut de collaboration provoquait erreurs et retards dans l’avancée des connaissances. L’histoire des hommes et des sociétés n’étant accessible qu’à travers les mots et les textes, et les mots et les textes n’étant compréhensibles qu’à travers l’histoire des hommes et des sociétés, la rencontre était nécessaire entre historiens, linguistes et philologues. Mais la participation des « littéraires », celle des « iconologues », c’est-à-dire de spécialistes de systèmes de signes entretenant avec le réel un rapport symbolique, quoique plus détourné, non moins révélateur, était également souhaitable. La seconde préoccupation qui a présidé à la création du SIREM est organisationnelle. Il s’est agi de regrouper en un effort unique la recherche de spécialistes de l’Espagne médiévale dispersés dans des unités locales non spécifiques. Les historiens ont souvent la chance d’appartenir à des équipes formées entièrement de médiévistes ; mais, dans ce cadre privilégié, les spécialistes de l’Espagne, souvent peu nombreux, ne sont pas en mesure de coordonner et de suivre dans la durée des programmes de recherche spécifiques. Quant aux autres, pour l’essentiel les « romanistes » de la 14e section du CNU, ils sont marginalisés et auxiliarisés dans des unités très généralistes dont le domaine d’étude couvre souvent la langue, la littérature et la civilisation de l’Espagne et de l’Amérique latine à toutes les époques |
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CLHM01-46 |