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Le volume « … offre un aperçu contraste de la diversité des regards pouvant être poses aujourd’hui sur le musée, entre inimitiés et amitiés selon que l’on y voit un outil de propagande au service de la légitimation du pouvoir, un lieu ou ≪ meurent  » les objets ou, au contraire, un «  théâtre de la mémoire  » (p. 102) qui préserve les témoins matériels de vies passées.. […]. l’introduction de Dominique Poulot replace l’ouvrage dans le paysage des débats sur la légitimité du musée, spoliateur ou refuge des arts. Il mentionne notamment la figure d’Antoine Quatemère de Quincy (1755-1849), qui condamnait fermement les prises et transferts d’œuvres à l’époque où la France révolutionnaire souhaitait, avec les confiscations militaires des campagnes du général Bonaparte, mettre «  Rome a Paris  » (p. 11) pour enrichir les collections du tout jeune musée du Louvre. Il dénonçait tout déracinement des objets de leur contexte d’origine : «  diviser c’est détruire  », écrivait-il dans une lettre de 1796 (cite par Poulot, p. 12) dont la teneur polémique resonne aujourd’hui encore. […] Le musée peut en outre être perçu comme un « tombeau  » pour les objets détournés de leur destination première. Morgane Weinling voit, en effet, dans l’exigence de classification du musée une cause de l’oubli de certaines œuvres, telles celles des paysagistes français ranges sous la catégorie d’«  école de 1830 » longtemps dénigrée par les acteurs de la sphère muséale.   […] De ces exemples se dégage un «  effet musée » qui, quel que soit le type d’objets exposés, s’exprime à travers le concept de « muséalisation ».[…](p. 177). Si l’enjeu de l’ouvrage est de saisir l’« effet musée », il le fait donc principalement par le prisme des débats polémiques actuels.».

Extraits du compte rendu de Anne Malmendier publié dans L’Homme 2023(1)/245