Au contraire de la poésie philosophique, où le langage poétique se met au service d'un message qui s'en passerait bien, la poésie mallarméenne (Hérodiade) est recherche et illustration d'une esthétique neuve et manifestation d'une position ontologique sans laquelle cette esthétique ne pourrait avoir lieu. Mirabelle (dans Anicet d'Aragon) "n'est personne parce qu'elle est... un concept". Comme Mallarmé avait incarné en Hérodiade l'idéal d'une poésie nouvelle, Aragon s'efforce de faire vivre en Mirabelle un être semi-allégorique, synthèse des formes nouvelles que les avant-gardes d'alors s'efforcent de produire. Au sommaire : A. Breton, "Les pages marquées de craie des magazines" ; Y. Vadé, "Miroir d'Hériodade" ; M. Mercier, "Résonances fin-de-siècle, le “nouveau Newton” et le “cas individuel”" ; D. Briolet, "Écritures automatiques, écriture romanesque : imaginaire et écriture chez Aragon à l'aube des années vingt" et un dossier : "Mirabelle dans le panorama. Notes pour une lecture d'Anicet".