Cet ouvrage est fondé sur un parti pris : celui d'une confrontation de l'économie urbaine et métropolitaine à la problématique de la ségrégation urbaine. L'utilisation systématique d'indices permettant de décliner les différentes dimensions mesurables de la ségrégation s'est révélée d'autant plus féconde qu'elle mobilise de nouvelles sources d'information statistique plus appropriées.
L'attention, légitime, à la ségrégation subie par les populations les plus modestes, voire démunies, ne doit pas faire oublier que la ségrégation, dans sa forme la plus intense et spatialement la plus marquée, est d'abord une mise à distance souhaitée et organisée par les populations les plus favorisées.
S'inscrivant ainsi dans la continuité du rapport Fitoussi, ces travaux suggèrent le risque de divergence urbaine frappant des quartiers qui non seulement additionnent les handicaps mais dont les difficultés seraient cumulatives et autorenforçantes, dans une spirale de la relégation voyant les handicaps collectifs s'ajouter à ceux de chacun, ceux des parents rejaillir sur les chances de leurs enfants, les lieux d'exclusion s'ajouter à l'exclusion...