Les organismes tant associatifs qu’institutionnels d’aide au développement et humanitaire semblent plus enclins que d’autres secteurs d’activités au gaspillage d’énergie et de moyen : les projets dans leur finalité échouent très souvent, ou vivotent sans réaliser efficacement et à temps les actions programmées. On estime à 5 % du total de l’aide globale ce qui finit par arriver aux populations. À cet état de fait, deux raisons principales : “la référence à des systèmes de valeurs inadaptés aux contextes”, et des “défauts de méthode dans l’accompagnement des actions de développement”. Et ici l’erreur n’est jamais sanctionnée, “la faillite pour cause d’erreur humanitaire n’existe pas”. La professionnalisation de l’activité supplée depuis quelques années l’engagement personnel, essentiel mais démuni en face des réalités, et élabore une approche pragmatique et cohérente de l’action, fondée sur trois points clés : un système de référence clair, une stratégie de comportement et de gestion du système relationnel adaptée à la logique du développement, une méthode d’action et des outils accompagnant le cycle de gestion. C’est à une réflexion de grande ampleur, assortie d’une pratique d'un homme à la fois acteur sur le terrain — enseignant et ancien dirigeant de petites et moyennes entreprises — que nous conduit l'ouvrage.