Alors que les monuments de la Grèce antique sont accessibles au plus grand nombre, l'intérêt des pierres inscrites pour une meilleure connaissance de l'architecture grecque n'est réellement mesuré que par les spécialistes de cette architecture ou par quelques épigraphistes. Voilà déjà plus de cent ans, en 1884, que l'architecte Auguste Choisy avait fait paraître ses Études épigraphiques sur l'architecture grecque, qui rassemblent le texte traduit et commenté de quelques rares contrats d'adjudication ou comptes de construction : il convenait de donner la lecture la plus récente de ces textes grecs, d'en proposer une nouvelle traduction et un nouveau commentaire à la lumière d'autres inscriptions présentées en parallèle. Outre des décrets ordonnant une construction, suivis de contrats d'entreprise et de comptes, on trouvera donc ici des règlements d'urbanisme, des inscriptions honorant les responsables de constructions, des dédicaces de bâtiments, des signatures d'architectes, d'artisans ou de commanditaires de travaux, des baux ou des actes de vente de maisons, et même l'épitaphe d'un architecte. Ces 48 inscriptions, longues ou brèves, proviennent de toutes les régions antiques d'expression grecque, depuis le VIe siècle av. J.-C. jusqu'au Ve siècle ap. J.-C. Elles ont en commun de nous faire connaître le processus de la construction, depuis la décision prise par les instances politiques, avec la recherche des matériaux et du financement, jusqu'aux problèmes posés par l'entretien des édifices. Surtout, en nous faisant pénétrer au cœur du chantier, elles rappellent le souvenir de tous ces hommes - rois, architectes ou humbles menuisiers - fiers, à juste titre, de leur travail et de l'exploit accompli.