Les deux recueils romains de Joachim Du Bellay, les Regrets et les Antiquitez de Rome, sont reliés l’un à l’autre par un réseau complexe fait d’oppositions et d’analogies, de divergences et de convergences, dont les cinq études de ce volume ne prétendent évidemment pas faire découvrir l’existence au lecteur, mais sur lequel elles lui permettront peut-être de jeter un regard en partie neuf ou renouvelé.En effet, elles mettent au jour la présence commune dans les Regrets, les Antiquitez et le Songe, de grandes lignes de force qui soulignent la cohérence de l’entreprise poétique de Du Bellay : un travail en profondeur sur le temps et la mémoire, la construction d’une puissante architecture à la fois imaginaire et textuelle, une écriture allégorisante qui, revêtant dans ces trois séquences des modalités différentes, marque à la fois la spécificité de chacune d’elles et leur appartenance à un même ensemble.