Inscriptions publiques, triomphales ou funéraires, légendes peintes ou gravées, enseignes et graffitis, production graphique destinée au livre, au journal, à l'affiche. De réalisations et de statuts très divers entre 11e et 20e siècle, ces inscriptions obéissent pourtant à une règle commune : l'écriture exposée assure une fonction d'extériorisation et de solennité ; elle est destinée à mettre en valeur des messages non seulement verbaux mais encore visuels. Ces formes ont leur vie propre, avec leurs modèles, leurs contraintes, leurs espaces particuliers. Mais ces jeux de lettres sont aussi, et ils sont d'abord, des jeux de pouvoir : les écritures d'apparat expriment la puissance, la force et la gloire ; leur maîtrise est donc l'enjeu de rivalités et de luttes, de détournements aussi, puisqu'aux marges de la production officielle ne cessent de surgir des formes déviantes, altérées, dégradées ou insurgées.