L’interdépendance des sphères politique et théologique dans les régimes monarchiques de l’Angleterre et des pays européens de la Renaissance au début du 18E siècle est envisagée dans l’ouvrage sous l’angle de sa diffusion dans les sensibilités et les comportements, à travers les formes littéraires et dramatiques, qui visent un auditoire ou un lectorat de plus en plus nombreux et soucieux des affaires nationales et internationales. Plusieurs axes thématiques ont été retenus : la confrontation du politique et du théologique à travers la représentation du pouvoir royal dans les pièces historiques de Shakespeare, de Richard II à la trilogie 1 2 3 Henri VI, et qui renouvelle la vision finaliste de l’histoire ; et dans les pièces historiques de ses contemporains, en particulier Marlowe et Chapman décrivant les violences civiles dues aux guerres de religion en France ; la crise anglo-espagnole de la fin du 16e siècle à 1632, sous Élisabeth, Jacques Ier et Charles Ier. Les aspects idéologiques et littéraires dans les pamphlets, les manuels de dévotion, les poèmes royalistes et jusque dans la grande épopée chrétienne d’inspiration puritaine, Le paradis perdu de John Milton ; et enfin, dans les martyrologes protestants, à la suite de l’exécution de Charles en 1649. Les signes avant-coureurs du déisme (satires de Dryden) et son développement (tragédies et traités philosophiques de Voltaire, écrits apologétiques) dans la littérature de la fin du 17e et du 18e siècle sont étudiés dans la dernière partie de l’ouvrage.