Il n'est pas un jour, en ces temps de crise, sans qu'il en soit question dans les médias : la solidarité est partout, déclinée sur tous les thèmes (famille, société, économie, politique, relations internationales), mais plus le terme est utilisé, plus son sens paraît s’éroder. À l’instar du mot laïcité, que d’aucuns ont jugé utile de compléter par les adjectifs « ouverte » et « positive » pour en préciser le sens, on éprouve désormais le besoin de le qualifier pour plus de clarté: la solidarité est dite tantôt « verticale », tantôt « horizontale », comme si le terme ne pouvait se comprendre sans la précision de ces deux axes directionnels. La solidarité connaît des niveaux d’expression multiples sur lesquels il est utile de revenir pour appréhender la notion dans sa globalité et tracer des perspectives d’avenir. Le présent ouvrage réunit, pour l’essentiel, des articles de juristes et historiens du droit qui se sont penchés sur la question de la solidarité au sein de la famille, au sein de l’État, et entre les États. Il met en lumière les mécanismes de la solidarité et la diversité des objectifs auxquels elle répond, en venant enrichir le débat sur ses conditions de mise en œuvre et les différentes formes (complémentaires, supplétives, éventuellement opposées les unes aux autres) qu’elle revêt, mais aussi les incohérences auxquelles elle peut conduire, ou encore les écueils auxquels elle se heurte.