Le volume présente une dizaine d’études sur les dévotions dans le catholicisme moderne et contemporain. Il témoigne là du renouveau d’intérêt de la part des historiens pour le champ de la piété, où les dévotions permettent l’analyse des sensibilités religieuses par l’étroite association de pratiques et d’objets privilégiés. Elles montrent également une grande diversité de formes dans le temps et dans l’espace, due à la faible réglementation de la part de l’autorité ecclésiastique. Les liturgistes distinguent d’ailleurs nettement les dévotions de la piété liturgique : les premières sont bâties sur des fadaises et montrent des attitudes mièvres, alors que la seconde est fondée sur une saine et pure doctrine. Et en hiérarchisant les formes cultuelles, ils remettent la liturgie au cœur de la démarche de piété. L’opposition entre liturgie et dévotion dessinent les contours des dévotions comme objet de recherche : créations qui ne sont pas issues de l’autorité ecclésiastique, elles sont mouvantes, peuvent disparaître ou s’étendre. Finalement tout s’organise autour d’échanges. D’où la volonté d’aborder l’étude de la dévotion sous l’angle de la circulation, entendue aussi bien au sens géographique que culturel et social. Au sommaire : B. Dompnier, “Les dévotions aussi ont une histoire” ; B. Dompnier, “Réseaux de confréries et réseaux de dévotions” ; F. Hernandez, “Les confréries de l’agonie de Jésus et des agonisants” ; P. Martin, “Le livre et le statisticien” ; J. Lalouette, “Images de communion et dévotion au Saint-Sacrement” ; A. Burkardt, “Les nouveaux cultes de saints à travers le témoignage des procès de canonisation” ; P. Boutry, “Dévotion et apparition : “Le modèle tridentin” dans les mariophanies en France à l’époque moderne” ; L. Châtellier, “Christianisme de raison et pratiques de dévotion” ; J. Le Brun, “ Dévotion et dévotions à l’époque moderne”.