Dans cet ouvrage, Serge Botet fait un tour d’horizon, précis et étayé scientifiquement, des théories modernes de la métaphore à orientation linguistique. Après avoir délimité le domaine de la métaphore par opposition à d’autres figures telles que la synecdoque, la métonymie, le symbole ou l’allégorie, après avoir évoqué les « supports » de la métaphore et ses investissements dans divers types de syntagmes et catégories de mots, l’auteur présente les grandes tendances de la théorie de la métaphore, tout en les resituant dans leur contexte culturel et idéologique.
Il étudie ensuite le fonctionnement métaphorique, tel qu’il a été décrit par les grands sémanticiens et théoriciens de la métaphore des dernières décennies : Eco, Kleiber, Klinkenberg, le Groupe µ, Pottier, Rastier, etc. Cette problématique s’articule autour de deux notions essentielles que beaucoup s’accordent aujourd’hui à considérer comme les ressorts essentiels du fonctionnement métaphorique, les notions d’allotopie et d’isotopie.
Il insiste finalement sur cette composante quelque peu négligée par les théories de la métaphore à orientation linguistique qu’est l’image, souvent qualifiée de façon quelque peu condescendante de « reliquat » ou d’image « associée », toutes expressions qui soulignent sa marginalité et le rôle secondaire qu’on entend lui faire jouer.
Tout au long de ce travail, qui est certes descriptif, mais qui est aussi très largement analytique, une thèse se profile et se précise, à savoir que les théories de la métaphore sont en partie conditionnées par les types de métaphore qu’elles étudient. À chaque métaphore sa propre théorie de la métaphore, pourrait-on dire à l’extrême limite.