Après Chypre, hier et aujourd'hui, entre Orient et Occident, TMO 25, 1996, qui avait mis l’accent sur les échanges et les interrelations, et Chypre et la Méditerranée orientale, TMO 31, 2000, où les thèmes se croisaient autour de la question des formations identitaires en Méditerranée orientale, la clôture de siècle a permis de réfléchir sur la nouvelle vision de la
Méditerranée qui s’est progressivement imposée depuis la fin du XIX^e siècle. Ainsi, l’objectif de ce troisième volume de la collection, qui réunit les Actes du colloque Méditerranée : Ruptures et Continuités qui s’est tenu à Nicosie du 20 au 22 octobre 2001, a précisément été de tenter de
rendre compte de cette évolution des représentations de la Méditerranée.
Les représentations de la mer intérieure ont été soumises aux interrogations de méthodologies nouvelles et plurielles qui, sans toujours rompre avec le legs antérieur, ont souvent remis ce dernier en question. Car le Colloque s’enrichit aussi des nouvelles ouvertures – ruptures ? – que le caractère global de la diffusion des savoirs a rendues inéluctables : L’approche pluridisciplinaire, un acquis de nos publications, propose une vue plus complète, et plus complexe, un dialogue, entre des disciplines aux contours eux-mêmes élargis.
Cinq parties constituent autant d’axes de cette interrogation multiple. I – « Mouvements de pensée » place la Mer intérieure sous les feux croisés de l’anthropologie, de l’histoire des représentations, de l’histoire des idées et de la psychanalyse. II – « Thèmes et images » recense et interprète la présence de la Méditerranée dans des productions littéraires orales et écrites. III – « La Méditerranée, lieu de création » regroupe des études sur les interprétations symboliques et poétiques de l’espace. IV – « Langue(s) et identité(s) » permet de voir les ruptures et continuités de la relation entre la langue, l’histoire et l’identité chypriotes, de l’époque des royaumes
autonomes à celle de la publicité et des guides touristiques d’aujourd’hui. Enfin, V – « Coexistences et contrastes communautaires » examine comment Turcs, Grecs, Arméniens et Maronites co-existent dans l’espace et le temps de la Méditerranée orientale.