Thèse centrale: certains affirment que les sans-papiers n'ont rien à faire dans ce pays et, de là, en déduisent qu’ils ne devraient y jouir d’aucuns droits. Mais la législation ne décourage pas réellement les employeurs de les engager. Le roman ouvre le débat sur la cohérence du système.

Parcours narratif: à la suite de la rencontre d’une sans-papiers, employée comme nounou depuis plus de quinze ans en Suisse et assurée à l’AVS, LPP, et par une caisse-maladie, l’autrice s’interroge sur la cohérence du système. Comment se fait-il qu’une personne qui n’a pas le droit de résider et de travailler en Suisse puisse être aussi bien intégrée au système d’assurance?

En mettant en scène un sans-papiers marocain, employé sur les chantiers, un employeur, un entrepreneur et des contrôleurs, l’ouvrage décrit ensuite l’application de la loi sur le travail au noir (LTN), une modification récente de la loi sur les travailleurs détachés (Ldét) et du règlement sur l’AVS (RAVS), et certains éléments de jurisprudence, pour montrer que les employeurs risquent très peu en employant des sans-papiers. Une possibilité qui créée du dumping et l’ouverture d’un cercle vicieux.

En racontant la législation du point de vue de ceux qui y sont soumis (sans-papiers, chefs d’entreprise, employeurs…), ce roman rapproche le grand public de la fabrique de ces lois qui encadrent notre quotidien. Il développe ainsi un genre nouveau, qu’on pourrait qualifier de «roman juridique», comme on parlerait de roman historique. Car la loi ne bouleverse-t-elle pas la vie des gens au même titre que le font les événements historiques?