Ce livre posthume d’un auteur comptant une longue expérience de terrain en Nouvelle-Calédonie s’attache à décrire l’organisation et les valeurs de la société contemporaine canaque. L’auteur s’appuie sur son histoire vivante pour montrer les multiples dimensions prises par la terre, valeur première de la société mélanésienne : terre histoire, celle des souches, des emplacements des clans et des migrations ; terre livre où sont inscrits les titre de noblesse, les hiérarchies sociales des lignages qui conditionnent les droits et les devoirs ; terre cultivée qui nourrit et permet par ses produits de se marier, d’être enterré, etc. ; terre inaliénable que les générations ont pour mission de transmettre ; terre possession — et non propriété — collective et individuelle. Cette terre qui change, avec l’occidentalisation, la modification du mode de vie local et les variations de la démographie amène l’auteur à plaider pour l’établissement d’un “cadastre” des biens des habitants autochtones.