La biographie que Santos Juliá consacre à Manuel Azaña rend justice à celui qui fut, depuis son « Appel à la République » en mai 1924 et jusqu’à sa mort à Montauban en 1940, le porteur de l’idée républicaine en Espagne. Artisan de l’avènement du nouveau régime en 1931, ministre, chef du gouvernement puis Président de la République en 1936, Manuel Azaña fut l’apôtre d’un changement institutionnel qu’il voulut moderne, démocratique et pacifique, et dont le franquisme empêcha la réalisation. Il fallut attendre le retour à la démocratie pour reconstituer la trajectoire de cet intellectuel atypique et lui redonner la place qui lui revient dans l’histoire de l’Espagne au XXe siècle.