La notion d'ethnicité occupe aujourd'hui une place paradoxale dans le domaine de l’histoire culturelle. Il s’agit d’une notion à la fois complexe et très courue, au point qu’elle est devenue l’élément-clé d’une nouvelle « orthodoxie anthropologique » dans l’analyse des identités collectives. Pourtant, la place laissée à l’étude des rapports entre ethnicité et archéologie n’a pas été considérable jusqu’à présent, malgré la multiplication des cas d’étude faisant appel à la culture matérielle. Or ces rapports ne vont pas de soi et la question principale est de savoir s’il ne faut pas, en définitive, considérer que la problématique de l’ethnicité rencontre avec l’archéologie une pierre d’achoppement définitive, qui marquerait pour ainsi dire la limite d’une réflexion sur le sujet. Le présent volume cherche, à travers différents cas pris en Grèce égéenne, en Grande Grèce, en Sicile, en mer Noire et en Égypte, à apporter un début de réponse à cette question.