Orphelin d'un père qu'il n’aura jamais connu, séparé d’une mère dans ses tendres années, Joseph-Marie Lequinio est recueilli par les Trinitaires de Sarzeau. Adolescent il est placé chez un humble laboureur de la Presqu’île de Rhuis, puis il est admis au collège Saint-Yves avant de l’être à la « faculté des Droits » de Rennes, où il obtient, à vingt ans, le baccalauréat de droit. Habité par une farouche volonté de vivre, d’apprendre et d’agir dans la société bretonne d’un XVIIIe siècle finissant, il échappe ainsi à la désespérance. Le savoir acquis, en partie en autodidacte, lui permet d’obtenir un état, celui d’avocat, et d’accéder à un certain rang social, tout en restant toujours proche des « habitants de la campagne » auxquels il dédie la plupart de ses œuvres et auxquels il consacrera la plus grande part de son action politique. À la même époque, en effet, un profond désir de changement anime un peuple tout entier. C’est le temps où l’Histoire vient à la rencontre d’hommes dont elle modifie radicalement le cours de leur vie pour leur faire jouer un rôle dont le texte reste à écrire. Ainsi la Révolution vient chercher Lequinio dans son domaine de Kermurier où il se voue à la culture du mûrier pour le projeter dans une grande aventure humaine au nom de l’intérêt général.