L'auteure, spécialiste des Santal chez qui elle mène ses recherches depuis maintenant vingt-cinq ans, étudie ici les interactions entre les croyances collectives et les expériences individuelles. En développant une approche cognitive des faits de croyance, elle pointe combien il importe pour l'ethnologie religieuse — peut-être même l'ethnologie tout court — du monde indien de prendre en compte les stratégies individuelles. À partir des récits de vie de femmes, elle nous montre comment l'infortune qui frappe la personne est réinterprétée en termes de causalité religieuse dans des formes cultuelles non institutionnalisées. La plupart de ces femmes ont vécu des expériences traumatisantes et ont été amenées à la dévotion à la suite d'un rejet, voire d'une mort sociale.