Dès les plus vieilles chansons de geste, “l’art du mélange” a fait partie des caractéristiques de la forme de narrativité propre à l’épopée française. Soumise elle-même à la grande mutation du passage à la prose, la poétique des grandes gestes influence aussi tous les genres avec lesquels elle est entrée en relation ; et quand le Moyen Âge est dépassé, c’est sur d’autres supports que l’épique va imprimer ses marques. Pour finir la modernité crée à l’épique médiéval des secteurs d’application qui renouvellent l’approche traditionnelle puisque ses apparitions ont lieu au cinéma ou se dessinent un nouveau profil de carrière héroïque dans la bande dessinée. Regroupées dans une perspective qui envisage l’épique médiéval dans toute sa variabilité — chronologique, formelle, thématique et émotionnelle — les dix-huit études montrent avec quelle force, quelle continuité et quelle complexité l’épique médiéval et son intertexte ont pu inspirer la littérature et les arts.