Le chômage est souvent vu comme étant une question éminemment économique, avec des répercussions importantes, parfois dramatiques, sur le plan individuel et social. Cet ouvrage s'intéresse en revanche à sa dimension politique, entendant par là une analyse des conflits entre acteurs collectifs qui interviennent dans ce domaine ainsi que de leurs rapports avec le cadre institutionnel. Les auteurs montrent, par le biais d'une approche néo-institutionnaliste, qu'il existe un lien entre la conception dominante de l’Etat-providence et les approches institutionnelles envers le chômage, d’une part, et les mobilisations collectives portant sur des thèmes liés au chômage, à ses causes, ses conséquences et sa résolution, d’autre part. Dans cette perspective, la manière dont l’Etat définit l’accès et le droit à la prévoyance sociale, et plus particulièrement à l’assurance-chômage, influence et canalise l’intervention des acteurs collectifs dans le domaine public autour des enjeux liés au chômage, car elle constitue une structure d’opportunités institutionnelles et discursives spécifique à ce champ politique. L’ouvrage reconstruit, à travers une analyse détaillée des revendications politiques autour du chômage qui ont eu lieu dans les années quatre-vingt-dix, mais aussi d’une analyse des processus de délibération politique ainsi qu’au sein de réseaux de coopération ou de conflit plus ou moins institutionnalisés ainsi que d’une analyse des dynamiques internes de la mobilisation des chômeurs ainsi que leur organisation et impact politique, la politique contestataire du chômage en Suisse, c'est-à-dire les conflits politiques et les mobilisations des acteurs collectifs dans le domaine public autour du chômage.