Au cœur même de la confiance se tient en permanence le risque d'une dépendance et le jeu d'une domination : toujours soumise à sa révocation potentielle, la confiance contient la possibilité même du conflit. Inversement tout conflit comporte la recherche d'une fondation stable et reproductible qui assure la fécondité d'un accord durable. L'opposition entre effets du conflit et effets de la confiance n'est-elle pas simplificatrice ? La ligne de démarcation entre la construction du lien social (confiance) et sa mise en danger (conflit) peut-elle résister à l'analyse ? Les conflits ne peuvent-ils pas reconstituer, tout comme la confiance, des rapports sociaux fondés sur la réciprocité ? L’ouvrage rassemble les travaux du séminaire organisé à l'université de Franche-Comté qui avait pour objet de constituer une généalogie conceptuelle de la confiance et du conflit, d'en saisir leurs rapports et d'en établir les fonctions.