L’État français mène une politique de centralisation des instances et des pouvoirs très intense depuis le Révolution qui culmine sous le Consulat par la création des préfets, véritables piliers de l’empire étatique. D’ailleurs, dans l’esprit du législateur ces administrateurs devaient effectivement faciliter le contrôle de l’ensemble du pays. Mais le système préfectoral était-il toujours et partout opérationnel ? Les lois étaient-elles vraiment bien appliquées dans le plus petit village de France ? Le préfet était-il vraiment toujours aussi docile que Paris le voulait ? C’est à quelques-unes de ces questions que le livre répond, en prenant pour exemple un petit coin de France, la Corrèze, de 1800 à 1848. La première partie est consacrée à l’étude de la fonction de préfet, et à celle de ses collaborateurs immédiats (sous-préfets et maires), ainsi qu’à l’analyse de leurs relations, en tant qu’administrateurs de différents niveaux. La seconde partie évalue l’impact de l’État français étatique sur le développement économique et social de la Corrèze, département qui au début du 19e siècle était l’un des plus pauvres de France.