Faire escale, faire relâche, cette nécessité du long voyage en mer, la modernisation des transports tend à la reléguer dans le passé. L'escale, c'était l’abri ou le repos nécessaire, la nourriture fraîche et l’eau douce, les nouvelles du monde aussi. . . C’était retrouver la société des terriens et leur mode de vie, ou rencontrer l’Autre, s’acclimater, parfois d’étape en étape, à l’étrange lointain vers lequel se dirigeaient missionnaires, coloniaux, migrants, aventuriers ou autres, confrontés, en ce lieu de passage d’un monde à l’autre, à un questionnement identitaire. Le confort ou la rapidité des voyages d’aujourd’hui n’ont pas tué la forte valeur symbolique de l’escale, entretenue par le tourisme de croisière, par l’expérience initiatique des plaisanciers ou des navigateurs de courses transatlantiques, par l’imaginaire du roman ou du cinéma. Les contributions de ce recueil croisent les regards de spécialistes de disciplines différentes, histoire, géographie, littérature, pour brosser de ce lieu et de ce moment un panorama vivant.