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Cahiers d'études africaines, n° 234/2019Le politique, une histoire de famille ?
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Par-delà l'idée d’un «chemin électoral» vers la démocratie et des mutations institutionnelles mises en place depuis les années 1990, on constate que les logiques familiales dans l’accès aux positions et ressources du pouvoir font toujours sens et restent logées au cœur des trajectoires socio-historiques de l’État, des modes de transfert du pouvoir et du renouvellement du personnel politique dans les sociétés africaines. Ce numéro propose une relecture des rapports entre famille et politique et étudie la famille comme lieu du politique à travers des études de cas complémentaires (Sénégal, Guinée, Bénin, Niger, Mali, Gabon, Angola, Zimbabwe) aussi bien pendant la période coloniale, post-indépendance que contemporaine. Les douze articles qui composent ce numéro questionnent la famille et la parenté comme matrice d’organisation du pouvoir, afin d’étudier comment la parenté et l’hérédité sont investies comme domaines de socialisation politique et comme ressources dans la compétition pour le pouvoir. Il s’agit aussi d’observer, de façon réciproque, comment la famille est régulée par des normes sociales et des codifications édictées par le politique. Ces études permettent d’ouvrir, sur le continent, le chantier d’une «politique des affects» afin d’interroger les registres émotionnels dans lesquels s’expriment les rapports de domination dans les sociétés africaines. |
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123773-01 |