Un mythème central réunit les figures d'Isis, de Narcisse et de Psyché : le regard interdit. Isis, déesse égyptienne, est voilée ; Narcisse se mire et en meurt ; Psyché ne doit jamais voir le visage d'Amour. La liaison entre mythe et écriture vient de ce que le langage du mythe est fondu dans celui du texte qui l'intègre. Partant, le mythe est toujours littéraire ou littérarisé. L'ouvrage présente et analyse les voies que l'écriture empreinte pour réactualiser et souvent modifier les mythes. A partir d'œuvres des 18e et 19e siècles, littéraires pour beaucoup (Ballanche, Lamartine, Kant, Nerval, Zola…), musicale (Frank) et picturale (Natoire) pour quelques-unes, le livre repère les métamorphoses qui caractérisent la pensée et l'écriture mythiques. Il souligne que le 18e siècle, plus sensible à la relativité du sens que le 19e, connaît la profondeur des mythes mais ne souhaite pas s'y perdre, ni s'y retrouver, comme on le voit de Lamartine à Gide. Cette mutation entre les deux siècles est l'un des aspects majeurs dévoilés par l'ouvrage.