Extrait de la présentation : « Cette identité produite entre les Lumières et la modernité est également soulignée, dans un autre contexte, dans Les mots et les choses, lorsque Foucault cherche dans l’anthropologie de Kant l’une des origines de la configuration épistémique moderne qui installe l’homme au cœur du dispositif empirico-transcendantal. Pour autant, Foucault produit une position contrastée à l’endroit des Lumières. D’un côté, la critique de l’humanisme le conduit à remettre en cause la vision angélique des Lumières comme progrès de la rationalité. […] . D’un autre côté, une autre approche des Lumières est proposée par Foucault. Elle le conduit à une réhabilitation du paradigme de la « critique ». Ce qui est retenu cette fois est la dimension d’une actualité des Lumières. Le texte « Qu’est-ce que les Lumières ? » ne fait-il pas de l’Aufklärung un événement de pensée qui inaugure notre modernité ? […] L’enjeu de ce dossier est de revenir sur cette ambivalence des Lumières dans l’œuvre de Michel Foucault. Il faudra ainsi s’interroger sur la signification même des Lumières que construit Foucault, non seulement en tant que moment philosophique dans lequel nous continuons à nous situer mais plus fondamentalement comme radicalité politique nouvelle. […] ».