La transformation des basses castes et de la société tribale en Asie du Sud est examinée dans une perspective pluridisciplinaire, avec l’apport d’historiens, d’anthropologues et de spécialistes du politique, afin de mettre en lumière les changements sociaux parmi les groupes “ laissés pour compte” ou même ignorés des décennies durant par la sociologie traditionnelle, généralement moins intéressée par les groupes sociaux périphériques que par la grande tradition du monde indien. Il est temps d’étudier la “culture populaire” pour elle-même et non comme dérivant de celle des élites. D’autant que les basses castes et les tribaux s’émancipent de la logique de la sanskritisation et gagnent leur identité propre. Le processus de résistance et d’autonomisation des groupes “subalternes” — qui a atteint récemment un tournant avec la remise en cause de l’organisation hiérarchique de la société indienne — est abordé dans la longue durée.