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Artistes, intermittents, précaires en lutteRetour sur une mobilisation paradoxale
Préface de Lilian Mathieu |
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Dans la nuit du 26 au 27 juin 2003 est signé au sein de l'UNEDIC un protocole d'accord qui durcit les règles de l’indemnisation du chômage des salariés intermittents du spectacle. En quelques jours, la mobilisation prend une ampleur qui surprend aussi bien les différents observateurs que les principaux animateurs du mouvement. La « CGT spectacle » appelle à une journée de grève. Des collectifs et des coordinations se forment, se reforment ou se renforcent dans de nombreuses villes et régions de France et organisent la contestation. Cet ouvrage, qui repose sur une enquête ethnographique menée pendant trois ans auprès d’un collectif d’intermittents en Lorraine et de la coordination des intermittents et précaires d’Île-de-France, pose la question suivante : comment un groupe hétérogène (artistes, employés, ouvriers, techniciens, ingénieurs de divers secteurs du spectacle) composé de salariés précaires exerçant dans un secteur économique lui aussi précaire, parvient-il à se mobiliser et à agir collectivement ? Répondre à cette question suppose d’abord de comprendre le passage individuel à l’action collective, et pour cela de prêter attention aux ressources des intermittents et à celles que leur apportent leurs soutiens, mais aussi d’observer la manière dont ils ont pu retourner un certain nombre de conditions a priori défavorables à leur avantage. Cela implique ensuite de saisir la manière dont les individus et les groupes engagés ensemble mais aussi concurremment dans la mobilisation se dotent (ou non) d’une identité collective rassembleuse, d’une définition commune des enjeux de la lutte et d’un répertoire d’action partagé. L’observation de cette mobilisation révèle que ni les situations de précarité que subissent les participants potentiels, ni la désorganisation de leurs secteurs d’activité, ni l’hétérogénéité du groupe a priori concerné ou du mouvement dans son ensemble ne forment en soi les conditions d’impossibilité d’une mobilisation collective ou un frein indépassable à sa réalisation. Dès lors, l’hypothèse contre intuitive qui forme le fil directeur de cet ouvrage est la suivante : non seulement la précarité, l’individualisation et l’hétérogénéité des intermittents du spectacle ne forment pas en elles-mêmes des freins à leur mobilisation, mais elles peuvent à l’inverse, paradoxalement, contribuer à remplir les conditions propices à la réussite de leur mouvement.
Titre
Artistes, intermittents, précaires en lutte
Sous-titre
Retour sur une mobilisation paradoxale
Auteur
Jérémy Sinigaglia
Préface de
Lilian Mathieu
Collection
Salariat et transformations sociales
ISSN
07533454
Éditeur
Presses universitaires de Nancy - Editions Universitaires de Lorraine
Description public visé
Universitaires, monde syndical, professionnels du spectacle
Crédit
Presses Universitaires de Nancy
Date de première publication du titre
10 avril 2012
Avec
Bibliographie
Support
Livre broché
ISBN-10
2814300989
ISBN-13
9782814300989
Référence
113792-47
Date de publication
10 avril 2012
Nombre de pages de contenu principal 276
Format
16 x 24 x 1,5 cm
Poids
468 gr
Prix
17,00 €
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113792-47 |