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La chambre sous le saule |
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Sophie LoizeauSophie Loizeau vit à Versailles. Ses trois premiers livres, écrits entre 1998 et 2004 (Le Corps saisonnier, La Nue-Bête, Environs du bouc), sont marqués par la présence de la nature. Une nature qui fraye avec le mythologique et le fantastique, une nature travaillée par le désir et la sexualité. Les livres suivants (La femme lit, Le Roman de Diane, Caudal), écrits entre 2004 et 2013, forment une trilogie autour du mythe de Diane et osent une féminisation systématique et radicale de la langue. En forçant la langue française à réfléchir, à se retourner sur son propre arbitraire, Sophie Loizeau bouleverse les conventions. Grammatisation est le terme par lequel elle désigne tout ce travail de bouleversement. Parallèlement à cette question de la visibilité du féminin dans la langue et de l'égalité homme / femme, il y a le rythme si important et les expériences sur le passage de l'écrit vers l’oral menées depuis Caudal qu’elle tente de matérialiser sous l’aspect d’une partition dans un livre à venir (Ma Maîtr[ε]-sse forme). La Langue dite y apparaît comme une langue à déchiffrer, une langue à traduire de l’écrit, une langue étrangère.
Avec Le Roman de Diane, avec La Chambre sous le saule qui sont des proses, Sophie Loizeau lorgne du côté de la fiction, compte bien pousser jusque-là. Ce qui œuvre dans tous ses livres et qu’elle nomme le don d’instase est magique, est chamanique. C’est quand tout concorde un instant. Réceptivité à la nature, aux bêtes, aux sensations, au surnaturel, à l’esprit du monde ; joie d’habiter et recueillement sont les maîtres mots. Mais la contrepartie du don est sombre et cherche à tout gâcher. L’auteure écrit dans cette tension.
Ses textes figurent dans de nombreuses revues et anthologies. Certains ont été traduits en anglais, en finnois, en islandais, en chinois, en espagnol (Mexique, Argentine), en roumain, en turc et en serbo-croate.
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