Qu'est-ce qui fait l'efficacité d'un enseignement du lire-écrire au début de l'école obligatoire (le cours préparatoire ou CP) ? Quelles sont les pratiques favorables aux élèves les plus fragiles? Les dix contributions à ce numéro de Repères rendent compte de résultats issus de la recherche L’influence des pratiques d’enseignement de la lecture et de l’écriture sur la qualité des apprentissages au cours préparatoire, soutenue par l’IFÉ, la DGESCO du ministère de l’Éducation nationale et plusieurs laboratoires de recherche. Dans le cadre de cette étude, 131 classes françaises de CP ont été observées pendant une année scolaire et leurs 2 507 élèves évalués à trois reprises. Les données ont été analysées avec des méthodes statistiques et qualitatives.

Les contributions réunies ici abordent la production des textes, la compréhension en lecture, l’acculturation des élèves à l’univers de l’écrit, les effets des pratiques d’encodage, l’étude de la langue. Elles cherchent notamment à éclairer ce qui caractérise les pratiques enseignantes lorsque les élèves d’origine sociale défavorisée progressent plus qu’ailleurs. Chaque article possède sa propre cohérence, mais la lecture croisée, à laquelle ce numéro invite, permet d’éviter de tirer trop vite d’un résultat une prescription pour l’action. Car si les résultats présentés, expliquant les performances des élèves, leurs progrès et les différences observées d’une classe à l’autre, peuvent inspirer des préconisations, celles-ci doivent embrasser la complexité des facteurs mis en évidence: il existe plusieurs configurations qui conduisent aux mêmes apprentissages.