Au carrefour de phénomènes migratoires anciens et récents, de circulations transeuropéennes, d’accueil de réfugiés et de fonctionnaires internationaux, l’école genevoise se doit de penser les implications éducatives de la diversité de ses publics. Face à la complexité de situations rencontrées par les enseignants dans la pratique, il importe d’acquérir une connaissance des mécanismes de simplification de la réalité sociale et de la manière dont ils se manifestent dans l’univers scolaire.

Ce Carnet vise à montrer comment ces situations activent des modes de traitement d’information et d’explication des événements dont la généralité, l’utilité, mais aussi les travers, peuvent être éclairés par une approche psychosociale. Connaître les raccourcis de pensée inhérents aux processus de catégorisation, de jugement, de stéréotypage et d’attribution contribue à mieux les maîtriser et à en limiter les effets négatifs. Comprendre les mécanismes à l’origine de ces raccourcis permet de contrecarrer des attitudes souvent fatalistes et d’ouvrir la voie à une pédagogie créative susceptible d’accueillir la «différence» sans la craindre ou la mettre à distance.

Psychologue sociale de formation, Margarita Sanchez-Mazas est professeure et dirige le Groupe relations interculturelles et formation des enseignants – Genre et éducation, auquel collaborent Aneta Mechi et Raquel Fernandez-Iglesias.